Un samedi soir, à la fin du mois d’avril 1947, Mlle Filleur, âgée de 21 ans, se rendait par le train chez une cousine habitant Rothois, dans l’Oise. Cette parente, un peu plus âgée, l’attendait à la gare de Marseille-en-Beauvaisis. Il n’y avait aucun moyen de communication pour rejoindre le village de Rothois, il fallait faire un peu plus de 4 kilomètres à pied.
La nuit était tombée. Le temps était beau, le ciel clair, les étoiles visibles. Après avoir emprunté la D930, elles prirent la D97 à leur gauche, passant près d’une zone boisée. Là, les jeunes filles entendirent des sons bizarres, comparables à des cris humains. Occupées à parler, elles ne s’en inquiétèrent pas, et toutes deux supposèrent qu’il s’agissait d’enfants qui jouaient, pas loin, dans les futaies. Mais à cette époque, vu l’heure tardive et la nuit tombée, ce n’était guère probable. Il était environ 21 heures, et on ne laissait pas sortir les enfants si tard.
Quelques instants plus tard, ressentant une impression de présence, elles se retournèrent. Elles virent alors, non sans surprise et inquiétude, deux grosses boules, extrêmement lumineuses, qui les suivaient à quelques mètres !
Ces boules vinrent se placer à leur hauteur, sur leur droite, et avancèrent près d’elles, à leur pas. Les jeunes filles n’osaient ni accélérer ni courir, de crainte de provoquer des réactions…
Deux minutes plus tard, elles aperçurent avec soulagement un homme qui arrivait en face, à moto. Elles lui firent des signes et l’appelèrent. Mais, sans doute effrayé par le spectacle, le motocycliste évita prudemment les boules, roula dans l’herbe du bas-côté et accéléra pour s’enfuir !
Ces deux sphères continuèrent à accompagner Mlle Filleur et sa cousine, sans changer de vitesse, très près du sol, suivant avec elles les sinuosités de la route. Arrivées enfin devant la maison de la cousine, les jeunes filles se précipitèrent à l’intérieur, sans se retourner. Elles eurent bien des difficultés pour raconter cette affaire peu banale. Les parents sortirent pour tenter de voir ces boules, mais il n’y avait plus rien.
Ces phénomènes, de couleur très blanche, avec parfois des sortes de « mouvements orangés », avaient à peu près la taille des roues de la moto brièvement rencontrée: environ 0,60 m. Lors du trop long trajet, elles étaient totalement silencieuses, et n’éclairaient pas autour d’elles, possédant cependant une intense luminosité, comme un feu interne. leur comportement paraissait calqué sur celui des deux témoins, comme si une intelligence les animait. « il ne leur manquait que la parole », commente la narratrice. Les demoiselles supposèrent que c’étaient ces sphères qui avaient émis les sons bizarres entendus au début. Aucune sensation de chaleur. Aucune anomalie concernant le fonctionnement de leurs montres. Aucune suite physique ou psychique. Cependant, elles eurent des difficultés à s’endormir cette nuit-là.
Il faut signaler que circulaient alors, dans cette région de l’Oise, des histoires que l’on tenait pour vraies, de curieuses boules lumineuses nocturnes. La taille, le comportement, la durée de ce phénomène (environ 20 minutes) peuvent-ils avoir un quelconque rapport avec la foudre en boule ? Nous en doutons…
Cet incident a suffisamment marqué le témoin pour qu’il garde fidèlement les faits en mémoire, et nous les restitue en janvier 1970, près de 23 ans plus tard.
Jean-Marie Bigorne